La charge érotique


Le Dracula de Coppola ne se nourrit pas tant du sang des vierges que de leurs rêves érotiques.
C'est sous la forme d'un loup-garou qu'il va, une nuit d'orage, combler ceux de Lucy. Seront ainsi pleinement assouvis ses désirs de pénétrations sauvages et de chevauchées fantastiques.
"J'ai encore le goût de son sang dans la bouche", Lucy a beau faire mine de s'en offusquer, le vampire ne pénétre ses victimes que s'il y est invité. C'est bien connu aussi, Dracula n'éjacule que du sang. Celles qui ont l'honneur d'y goûter sont triées sur le volet. Le sang de Dracula, il est vrai, est délétère, le vampire de ces dames ne le dispense pas à la légère. A défaut de donner la vie, il abreuve d'une jouvence éternelle celles qui ont la chance d'en être investi. Vite épuisée, la scandaleuse Lucy va pouvoir rejoindre la liste très select des fiancées du maître.
Dracula cependant n'a pas traversé les océans pour assouvir un vulgaire désir. Le Dracula de Coppola ne rêve que de conquérir Mina, réincarnation de son épouse bien-aimée Elisabeta, cause de nombreux empalements. Vite conquise, la douce Mina qui n'en peut plus d'attendre suppliera son prince charmant de pouvoir consommer son précieux breuvage. Et réciproquement !
Loin d'être édulcoré dans son propos et ses images, ce Dracula là ne réprime en rien les effusions de désir et de jouissance sanguine. Lucy s'emparant d'une dague avec envie en pensant à un phallus, shoot masturbatoire d'un de ses prétendants, Mina brûlante de désir sur un mont de Transylvanie, Mina et Lucy se donnant un baiser comme préliminaire à la venue de Dracula, comptent parmi les plus mémorables. Le film de Coppola, s'il ne cesse d'enchanter le regard par ses visions somptueuses, provoque une véritable ivresse charnelle. Formellement promise dans ce mouvement de balancier aérien quand Dracula débarque à Londres et s'annonce auprès de Mina et Lucy, se délectant de leur flirt sous la pluie. Se délecter est bien ce qui définit ici le plaisir du spectateur.
De voir une Mina dévaler en nuisette hyaline les marches d'un manoir tandis que les fiancées de Dracula sont toutes occupées à pomper le sang (et sans doute pas que) de ce nigaud de Jonathan.
De voir sur pellicule des coeurs qui palpitent, des corps concupiscents qui ardemment désirent s'affranchir des carcans.
De voir finalement une histoire d'amour fou rejoindre une geste érotique, celle d'une jeune victorienne rêvant de levrettes.

Les griffes de la nuit









C'est le plan emblématique du cinéma de Murnau : une main maligne, des griffes qui enserrent un coeur pur. Il décline une volonté tyrannique de posséder. Une séquence placée successivement sous le sceau de la peur, de la fascination, de l'oubli extatique et de l'abandon. 
Davantage qu'un plan de cinéma, un vertigineux pressentiment.

Le commandement de Kong


Pas touche. On ne convoite point la chérie de son voisin...

La colère de Kong


Kong découvre New York et ses dinosaures. Kong veut retrouver sa bien-aîmée. Kong apprend aux bus et aux blondes à voler.